L’histoire du Théâtre Narration est une longue histoire.

Avec le recul, à travers la grande cohérence et la rigueur de la démarche, on peut  y lire quatre époques. Mais tout d’abord...

Petite déclaration en guise de préambule

“ En près de trente  ans d’existence de ma compagnie, le Théâtre Narration, j’ai très peu monté d’auteurs de théâtre, de textes écrits pour le théâtre, préférant souvent « déporter » des écritures littéraires ou poétiques qui m’incitaientt à renouveler, à déborder les conventions de la représentation.

Ce qui, de spectacle en spectacle, s’est ainsi affirmé et précisé, c’est un besoin d’ajustement de l’espace et du temps qui trouve son origine dans un rapport au texte, à la langue. C’est un goût immodéré du texte, de la langue, comme acuité singulière, irréductible, et le désir de son insurrection dans le temps du théâtre. C’est une aspiration à voir le plateau devenir chambre ouverte d’écoute et d’échos, lieu d’un précipité chimique, poétique… où la langue se fait corps, et évidence sensible, ordre et désordre, scandale et douceur.

Et j’ai surtout, par goût de l’inconnu, de l’aventure sans référence, monté des auteurs vivants. Avec, dans mon parcours, trois exceptions  notables : Eschyle, Corneille... et Lagarce.

Il y a encore bien des auteurs - morts, vivants, à venir… - que j’aimerais monter, que j’enrage, que je regrette de ne pouvoir monter, que je sais que je ne monterai pas.

Et parmi eux, étrangement, de plus en plus d’auteurs de théâtre…”

Gislaine Drahy.